Montréal, le 15 décembre 2020._Le Sommet socioéconomique pour le développement des jeunes des communautés noires (SdesJ) salue la publication du rapport du Groupe d’action contre le racisme. Néanmoins, le SdesJ est surpris de constater que l’enjeu du racisme anti-noir y est totalement occulté alors que le Groupe d’action contre le racisme (GACR) a été mis en place dans la foulée d’un acte raciste anti-noir : l’assassinat de Georges Floyd.
«Nous sommes déçus que le GARC ne fasse pas écho des voix entendues par milliers dans toutes les régions autour de Black Lives Matter – La vie des Noirs compte. Ensemble, elles réclamaient des actions déterminées pour affronter les impacts spécifiques pour les communautés noires, l’un des groupes les plus discriminés. Nous ne comprenons pas pourquoi, dans ce rapport, qu’il n’y ait aucune mention des objectifs de la Décennie des personnes d’ascendance africaine adoptée par l’ONU et reconnue par le Canada?», a réagi monsieur Edouard Staco, président du SdesJ.
Le SdesJ accueille favorablement certaines recommandations formulées dans le rapport. «Nous encourageons le gouvernement québécois à aller au-delà de la sensibilisation sur le racisme auprès des nouveaux enseignants, nouvelles enseignantes et des jeunes. Nous croyons qu’il est nécessaire de profiter de la modification du curriculum pour y intégrer la contribution des Noirs dans la construction du Québec», a ajouté Monsieur Staco.
Au cours des Conversations québécoises sur le racisme plusieurs enjeux touchant les communautés noires et autres groupes racisés ont été abordés notamment la justice et le profilage racial. «Le SdesJ reconnaît que l’interdiction des interpellations policières aléatoires est une mesure à applaudir, car elle permettrait de limiter cette pratique dont sont victimes particulièrement les jeunes issus des communautés noires.», a déclaré Marjorie Villefranche, directrice de la Maison d’Haïti et trésorière au conseil d’administration du SdesJ.
Le SdesJ croit qu’il faut responsabiliser chaque acteur, incluant les sociétés d’État, les organismes parapublics et les entreprises privées, afin que la tolérance zéro contre toute forme de racisme soit effectivement appliquée. «Nous nous demandons pourquoi, par exemple, le GACR n’assujettit pas la fonction publique à Loi sur l’accès à l’égalité en emploi?», commente Madame Villefranche.
Le Sdesj appuie les mesures visant le renforcement des organismes autochtones tout en recommandant un élargissement de celles-ci aux communautés noires et autres groupes racisés. «Les organismes communautaires qui desservent les communautés noires font souvent face à des défis financiers qui les empêchent de répondre pleinement aux préoccupations de leurs publics cibles.», a plaidé Ruth Pierre-Paul, directrice du Bureau de la communauté haïtienne de Montréal (BCHM) et secrétaire au conseil d’administration du SdesJ.
Enfin, le SdesJ souhaite que le gouvernement opte pour une approche similaire au développement durable en confiant au Vérificateur général le mandat de préparer au moins une fois par année un suivi de la stratégie racisme – Tolérance Zéro.